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Pic Rouge de Bassiès à partir du Pla de Coumebière, via les Etangs des Lavants de l'Escale.
En 3 jours (avec nuits au Refuge de Bassiès).

 

Age: A partir de 8 ou 9 ans, selon l'entrainement

Durée:
jour 1 : 3 à 4 heures
jour 2 : 3 heures (montée) et 2 heures (descente)
jour 3 : 2 à 3 heures (montée et descente)
Ces horaires sont donnés pour des marcheurs "normaux" et peu chargés, en comptant de courts arrêts.
Dans ce descriptif, les nuits sont passées au Refuge du Bassiès (réserver).
A partir de 10 ans, les jours 2 et 3 peuvent être fusionnés (en évitant évidemment dans ce cas le détour par le refuge).

Dénivelé: positif: 1300 m environ, mais l'itinéraire fait du "yoyo".

Difficulté: Randonnée agréable et accessible, en sentier balisé tout du long.
Pas difficulté particulière. Le sentier emprunte quelques dalles inclinées où un peu d'attention est demandée à la descente.
Dans tous les cas, l'usage de bâtons et de solides chaussures de randonnées est recommandé.

Balisage: le sentier est très bien balisé (marques jaunes très fréquentes, et nombreux cairns)
Le marquage en jaune a été bien amélioré l'année dernière (2005) au niveau de l'orri de l'Escale, où il était peu visible. Désormais, le marquage suffit pratiquement à se passer d'un topo.

 

Description générale:

 

La partie supérieure de cette randonnée (jour 2) se déroule dans un étonnant cirque glaciaire à deux étages. Le paysage à dominante minérale, semble surgi d'une autre planète, avec tous ses rochers sculptés en "dos de baleine" disposés les uns à côté des autres à perte de vue. Lorsque l'on se trouve au refuge, le parcours semble vertigineux, mais en fait, le sentier sait se faufiler dans les zones les moins escarpées et vient à bout du Pic Rouge de Bassiès, sommet phare du massif, sans aucun problème.

L'itinéraire décrit ici emprunte le fond de la vallée principale de Bassiès (l'Escale) pratiquement jusqu'au bout, et visite ensuite successivement tous les lacs de l'étage supérieur du cirque (Etangs des Lavants de l'Escale). Nous décrivons cet itinéraire plutôt que l'itinéraire classique (et beaucoup plus fréquenté) qui emprunte la crête Ouest de la vallée en passant par les Pics de Planes, Fouradade, et Caumale, car celui qui est proposé ici est plus varié et mieux adapté aux enfants, notamment grâce à la présence quasi permanente de l'eau sur le parcours. Ceci permet d'effectuer confortablement cette randonnée jusqu'à la fin de l'été, lorsque les névés ont disparu, puisque l'on peut remplir les gourdes à tout moment. De plus, l'immersion au coeur même du paysage glaciaire donne un aspect un peu surnaturel à l'environnement traversé, contrairement au parcours très classique (gispet, éboulis) offert par la crête.

L'itinéraire par les crêtes est très bien décrit sur le site de Rosanna, sur l'anneau ariégeois (voir Randonnée à Bassiès par la crête Ouest).

 

En revanche, l'itinéraire passant par le fond du vallon et contournant par la droite l'Etang de l'Escale à 1900m, qui est décrit sur le site suivant (voir Randonnée à Bassiès par le fond du vallon), n'est pas du tout recommandé pour la randonnée familiale: c'est en effet un itinéraire non balisé, hors sentier, avec de fortes pentes par endroits, ce qui ne convient pas pour les enfants et peut présenter des risques si le brouillard se lève.

Le paysage glaciaire du cirque de Bassiès
Les rochers ont été sculptés en formes arrondies par les glaciers
Au fond à gauche le Pic Rouge de bassiès (2676 m).
A l'extrême droite, le Pic de Caumale (2523 m).
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Itinéraire:

 

(1400 m) Parking du Pla de Coumebière

La randonnée débute sur le tracé du GR10 pendant les 500 premiers mètres de marche. En quelques minutes, on parvient à un embranchement juste avant l'abreuvoir en bois (1450m). Un panneau indique pour le sentier de droite "Etang de Labant", c'est la direction que nous suivrons. On peut indifféremment emprunter l'itinéraire du GR10 jusqu'au refuge, ce qui ne change pas grand chose, mais nous décrivons ici l'itinéraire par l'Etang de Labant, moins fréquenté et moins souvent décrit. La majeure partie de cette première journée se déroule avec la majestueuse face Est du Mont Valier en toile de fond.

 

(1600 m) Mines des Argentières et Etang de Labant

Après quelques minutes, peu après la sortie de la forêt, on parvient à l'altitude 1600 m sur un petit replat. Une bifurcation avec un panneau indique "Mine des Argentières, 100m" sur la gauche. Le sommet du petit mamelon que nous avons longé est en effet percé d'une galerie de mine d'argent. Reste t-il des paillettes ou des pépites cachés dans les monceaux de gravats environnant l'entrée de la galerie? Pour le savoir, pas d'autre solution que de jouer quelques instants les chercheurs de fortune. Dans le soleil de l'été, les cailloux lancent bien des milliers d'éclairs argentés,... mais qui se révèlent être plutôt du quartz ou autre cristal, plutôt que le précieux métal convoité.

L'entrée de la mine des Argentières vers 1600 m
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Une fois la prospection terminée, quelque pas suffisent à nous amener à l'Etang de Labant. Le site manque de grandeur et nous ne nous y attardons pas, car l'air lumineux sur la petite crête arrondie s'élevant derrière l'étang nous appelle vers les hauteurs. En débouchant de la minuscule forêt qui borde l'étang, on parvient sur le flanc de la haute vallée du Garbet, avec une belle vue sur le vallon suspendu du Garbettou. Une traversée en faible montée sur environ 1 km en direction du Sud-Est le long de ce flanc herbeux nous amène ensuite, vers 1850 m, dans la petite coume qui descend du Col des Fouzes. La large croupe du Col des Fouzes (1944 m) devient peu à peu visible à l'Est, et le sentier longe alors une multitude de petites sources qui se joignent en un ruisselet. Fin juillet il est encore assez facile d'y remplir la gourde proprement. Encore quelques minutes et le sentier mène au Col des Fouzes.

 

(1944 m) Col des Fouzes

A l'arrivée au col, une magnifique vue plongeante sur les Etangs de Bassiès vous attend, alors que dans votre dos, le Mont Valier se montre pour la dernière fois de la journée. Le refuge de Bassiès se trouve juste au pied du col. A droite, le sentier de crête qui monte lentement au Pic Rouge semble irrésistiblement vous appeler et démange votre appétit d'altitude (le Pic Rouge n'est après tout qu'à 2 ou 3 heures de marche d'ici...), mais il faut penser aux autres membres de la famille et se raisonner, pour terminer cette courte journée par la descente au refuge.

Au Col des Fouzes (1944 m), le sentier vers le Pic Rouge de Bassiès semble nous appeler...
A droite, le Pic des Planes (2063 m).
Au centre de l'image, le petit orri du col.
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A l'endroit exact du col, ce qui semble être un gros cairn, se révèle être un orri miniature, dont l'entrée est tournée vers Bassiès pour se protéger des vents dominants. Cet orri marque la limite entre la Gascogne et le Languedoc, et l'examen du paysage dans les deux vallées montre que cette division était non seulement linguistique mais aussi climatique: aux denses forêts verdoyantes du versant Ouest soumis aux influences atlantiques, répondent les paysages plus ras et secs du versant Est. Ce n'est pas encore le véritable paysage méditérranéen, qui n'apparaît qu'au dessus de Mérens les Vals, mais c'est la transition entre ces deux climats, typique du massif ariégeois dans le Comté de Foix.

Finalement, c'est le sentier de gauche, qui part vers le Nord qu'il faut emprunter. Ce sentier passe sous le Pic de Cabanatous au prix de quelques courtes montées et descentes, pour rejoindre ensuite le GR10 aux environs immédiats du Col de Bassiès (1933 m).

 

(1933 m) Jonction avec le GR10

Le GR10 arrive du Port de Saleix en passant par l'Etang d'Alate, tout proche, et commence ici sa descente vers la vallée de Bassiès. Le sentier est assez en pente, si bien que les 300 m de dénivelé sont franchis d'un coup, assez rapidement.

 

(1655 m) Refuge de Bassiès

Le Refuge de Bassiès est situé à l'endroit où la vallée de bassiès fait un coude: vers l'est, c'est la vallée de Bassiès à proprement parler, avec ses vastes étangs qui s'étirent en chapelet; vers le sud, c'est le riant vallon du ruisseau de l'Escale, qui nous intéressera demain et qui ouvre sur le cirque de Bassiès. Si on arrive au refuge trop tôt dans l'après-midi, les faibles dénivelés et l'eau omniprésente font une excellente occasion de tuer le temps tranquillement au bord de l'eau, soit vers Bassiès, soit vers l'Escale.

La vallée de Bassiès vers l'est
Au fond, la Pique d'Endron (2472 m);
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(1655 m) Départ du Refuge de Bassiès - Vallon de l'Escale

Quittant le refuge vers le Sud, le sentier, balisé de jaune, contourne la cabane abritant le groupe électrogène et après le franchissement d'un petit gué, commence à s'élever parmi les premiers rochers sculptés en dos de baleine. La pente est douce et on parvient rapidement à une passerelle (1680 m) qu'il faut franchir pour passer sur la rive droite du ruisseau de l'Escale, toujours en suivant bien le balisage jaune. Noter que le sentier porté sur la carte au 1/25000e de l'IGN pour rejoindre l'Orri de l'Escale est indiqué comme restant sur la rive gauche. Ce n'est plus le cas et il doit s'agir d'un ancien tracé abandonné: nous passons dès maintenant rive droite et nous y resterons jusqu'aux Etangs des Lavants de l'Escale, beaucoup plus haut.

(1825 m) Etang de l'orri de l'Escale

En suivant la rive droite du ruisseau, le sentier débouche bientôt sur un petit replat où se niche l'Etang de l'Orri de l'Escale (1825 m), qui ressemble plus à une grande flaque d'eau. Pour ce qui est de l'orri, il est ruiné et difficile à distinguer parmi les rochers, un peu en amont. Quand on est à côté de cet étang, on remarque qu'on est au pied d'un cirque miniature, dont la crête en arc de cercle descend régulièrement vers la droite pour se fondre dans la vallée. C'est cette crête globalement orientée Est-Ouest qu'il va falloir gravir vers la gauche, pour ensuite suivre l'ascension par la crête arrondie du Sarrat de Montestaure, orientée Nord-Sud. Donc, pour l'instant, en se dirigeant vers le sud, on se rend d'abord au pied de la première crête Est-Ouest, qui vient barrer le vallon vers le sud.

(1860 m) Attaque de la pente

C'est ici qu'on attaque la pente. Suivre les marques jaunes qui nous permettent en une vingtaine de mètres, de prendre pied sur la crête. Cette courte partie de l'itinéraire a été tracée et balisée récemment en 2005 (l'ancien itinéraire passait plus sur la droite). Une fois parvenu en haut de ce petit obstacle, le sentier redevient plus clair et s'attaque à la pente directement, dans une direction Est/Sud-Est. Un peu plus haut dans ce passage, il y a quelques grandes dalles inclinées en tobbogan, sans danger, pourvu que l'on fasse attention (surtout si l'on est à la descente). Encore un peu plus haut, le sentier aborde le passage le plus escarpé de la randonnée qui reste facile malgré tout (pas de passages avec les mains). Veiller à bien suivre les cairns et les marques jaunes qui ne s'interrompent jamais, même si elles ne sont pas toujours totalement évidentes à repérer au premier coup d'oeil.

(2200 m) Sarrat de Montestaure

Après une bonne montée sur la crête, la pente s'adoucit progressivement vers 2100 m et le sentier prend une direction plutôt Sud. On a alors rejoint le Sarrat de Montestaure, c'est à dire la crête secondaire qui limite le cirque de Bassiès à l'Est. La pente principale continue de diminuer, et vers 2150 m, on l'abandonne pour obliquer légèrement sur la droite, et longer le flanc du Sarrat à peu près horizontalement. Presque immédiatement, on aperçoit le premier des lacs d'altitude que nous allons approcher. Le sentier évite ce premier lac (2160 m) à peu de distance et commence tout de suite la traversée du verrou Est-Ouest qui retient les Etangs des Lavants de Bassiès et qui sépare le Cirque de Bassiès en deux étages. Nous allons maintenant longer ces étangs un par un.

(2224 - 2368 m) Les Etang des Lavants de bassiès

Le verrou glaciaire est en fait une crête molle et arrondie, presque horizontale (la première photo de cette page est prise de cet endroit). Cette crête qui sépare le cirque en deux étages bien distincts, est peu visible depuis le refuge, car elle se confond avec le décor du cirque, sauf quand les ombres permettent de séparer les reliefs au lever du soleil, comme le montre la photo suivante, prise du refuge.

Le verrou glaciaire qui retient les Etangs des Lavants de Bassiès ne se voit bien qu'au lever du soleil.
Vue prise du refuge de Bassiès.

 

Le sentier aborde maintenant l' exutoire de l'Etang inférieur (2224 m), qui se signale d'abord par son bruit: c'est en effet ici que se rassemble toute l'eau issue de l'étage supérieur du cirque, pour se précipiter ensuite dans la vallée par une succession de cascades dévalant sur de grandes dalles lisses et très inclinées. Ce n'est qu'ici que l'on repasse sur la rive gauche du ruisseau de l'Escale, longé au départ du refuge. La passage s'effectue "à gué" sur d'énormes cailloux effondrés au milieu du lit du ruisseau, formant une sorte de pont naturel plutot qu'un gué, car là où on passe le torrent, on ne voit qu'à peine l'eau.

On longe ainsi successivement le chapelet d'étangs, en les laissant toujours à notre gauche et en évitant les escarpements proche des déversoirs. Le cadre granitique, très minéral bien que peut encaissé, donne un aspect inhabituel aux Etangs des Lavants de l'Escale dont les eaux sont d'une pureté cristalline. La plupart du temps, la progression se fait à vue des étangs et non pas à vue du refuge. Après avoir laissé l'étang principal (2302 m), on arrive à l'étang supérieur (2368 m). Par temps de sécheresse, il est temps de remplir une dernière fois la gourde avant d'entamer la montée finale vers le Pic Rouge de Bassiès.

(2400 m) Jonction des chemins

Après le dernier des étangs (Etang Supérieur), le sentier poursuit directement vers l'Ouest, en direction du Pic de Caumale maintenant tout proche. En quelque minutes, on parvient à la jonction avec le sentier qui vient du Col des Fouzes par la crête Ouest du cirque, et que nous avons laissé hier. Il faut évidemment prendre à gauche, vers le dôme rectangulaire du pic Rouge de Bassiès bien visible au Sud.

Au point de jonction des sentiers, vue sur le chemin restant à parcourir vers le sud (2400 m).
A droite, le Pic Rouge de Bassiès, à gauche le Pic Rouge de Belcaire.
Au premier plan a droite, la pierre portant la marque de la jonction.
Le sentier longe les névés en haut à droite, avant d'attaquer la pente herbeuse du Pic Rouge de Bassiès.


 

On doit encore traverser un certain nombre de pierriers sous le Pic de caumale, plus ou moins encombrés de névés, sans danger, selon la saison. Puis on arrive enfin au pied du Pic Rouge de Bassiès vers 2550 m. Par cet itinéraire le flanc Nord du Pic Rouge de Bassiès présente une longue pente herbeuse et régulière, dont le sentier vient très facilement à bout.

Parvenus au sommet du pic, le panorama se dévoile tout d'un coup au Sud sur le Massif du Montcalm et les Pyrénées andorranes.

Le Massif du Montcalm vu du Pic Rouge de Bassiès.
(cliquer pour agrandir l'image)

 

Un magnifique cairn de plus de deux mètres de hauteur orne le sommet du Pic Rouge de Bassiès. Il est si gros qu'on peut le voir depuis le refuge du Pinet (au pied du Montcalm) et depuis le refuge de Bassiès.

Pour le retour au refuge, ainsi que pour le retour du refuge au parking, suivre le même chemin qu'à l'aller. A partir de 10 ans, on peut aisément sauter la seconde nuit en refuge. Pour cela, redescendre par le sentier de la crête en passant donc sous le Pic de Caumale, le Pic de la Fouradade, le Cot du Morech, et le Pic des Planes. Une fois parvenu au Col des Fouzes, redescendre directement par l'itinéraire emprunté à la montée la veille, par l'Etang de Labant et les Mines des Argentières.


Page réactualisée et mise à jour le 03/10/2006.