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Sécurité et psychologie en montagne.

 

Table des matières de cette page:

- Sécurité
- Psychologie


Sécurité

En général, la randonnée en montagne n'est pas dangereuse si on prend les mesures de sécurité adéquates. Voici une liste des mesures de sécurité pour la randonnée familiale estivale, en commençant par les plus impératives:

- Météo: Ne jamais partir en haute montagne lorsque des orages sont annoncés. Les orages peuvent être très dangereux en montagne. Pour le simple mauvais temps (pluies, nuages) il diminue l'intérêt de la randonnée, mais il ne constitue pas un réel danger, si les sentiers sont bien balisés. Attention toutefois: l'herbe de montagne (le gispet) devient très glissante lorsque elle est mouillée. Il faut donc éviter les randonnées présentant des passages en forte pente sur des pelouses hors sentier par temps humide (brouillard ou pluie).

- Gourdes et pastilles: Toujours emporter gourdes et pastilles de désinfection de l'eau. Pour la famille, un des gros risques est la déshydratation. Il faut généralement attendre une heure pour que l'eau soit désinfectée. Préférer l'eau courante à l'eau stagnante et préferer l'eau prise près d'une source à une eau inconnue.

Les pastilles désinfectantes donnent en général à l'eau un goût de chlore assez désagréable, et la tentation est parfois grande de consommer l'eau naturelle, telle quelle. Bien entendu ce ne sera pas votre vie qui sera en jeu, mais plutôt la tranquillité de vos intestins. Si l'on veut jouer les Robinson (qui ne l'a pas fait ?), on peut toujours céder à la tentation de l'eau fraîche et pure, à condition de prendre en compte intelligemment les données disponibles dans l'environnement. Plus on se trouve en altitude, plus l'eau a des chances d'être pure. Les sources de contamination sont les cadavres et les déjections, et donc se font de plus en plus rares avec l'altitude. Noter également que ce n'est pas parce qu'une eau sort d'une source qu'elle est nécessairement potable: certaines sources assez superficielles situées au beau milieu de prairies où paissent des animaux peuvent être douteuses. Il faut leur préférer les sources émergeant plus en altitude, au pied des rochers. Pour l'eau de fonte, que l'on recueille au point le plus bas des névés, il faut également faire le tri: préférer les névés se trouvant dans un univers purement minéral, où les animaux s'aventurent peu, et prélever l'eau si possible avant qu'elle ne touche le sol.

- Chaussures: Pour la haute montagne (c'est à dire l'étage minéral), il est impératif d'avoir de vraies chaussures de montagne, c'est à dire assez rigides et montantes pour empêcher la torsion de la cheville, à cause des marches, pierriers et autres dévers. Pour les chaussures des enfants, ce sont les parents qui sont responsables du laçage. De plus, les parents doivent vérifier qu'il n'y a pas de lacets défaits notamment avant les passages difficiles ou dangereux.

Pour les chaussures où le laçage comporte des crochets (et non uniquement des oeillets) dans sa partie supérieure, il est impératif de s'assurer que la boucle du lacet gauche ne peut se prendre dans un crochet de la chaussure droite pendant la marche (et vice versa). Cela paraît idiot et ridicule, mais cela arrive, (cela m'est arrivé deux fois ), et cela se termine inévitablement par une chute aussi spectaculaire que soudaine, qui en terrain accidenté pourrait avoir des conséquences peu plaisantes. La solution consiste à faire des doubles ou triples noeuds jusqu'à ce que les boucles des lacets soient trop courtes pour pouvoir engendrer ce problème. Enfin, si les chaussures ne sont utilisées qu'occasionnellement, la prévention des ampoules par des larges sparadraps, notamment sur le dessus des orteils et à l'arrière du talon, est une précaution très efficace qui peut éviter bien des désagréments.

- Bâtons: La nécéssité du (ou des) bâton(s) est fonction de l'âge. Avec les très jeunes, on ne s'aventure pas dans des terrains très accidentés, donc ils peuvent s'en passer. Souvent d'ailleurs à cet âge, le bâton est plus encombrant qu'utile, car son maniement n'est pas bien assimilé, et il est plus souvent utilisé pour tournoyer en l'air que pour la marche. On pourra toujours les prendre par la main si des passage plus abupts se présentent. A partir de 7/8 ans, l'usage du bâton devient indispensable, surtout à la descente, qui comporte souvent de nombreuses "marches" mal adaptées à la petite taille des jambes de l'enfant. Vers 15/16 ans je pense qu'on peut autoriser les jeunes à se passer de bâtons s'ils le désirent: en effet, à cet âge ce sont de véritables isards et ils maîtrisent aussi bien les sauts et un parfait équilibre que le flageolement des muscles à la descente causée par la fatigue et les chocs. Pour les adultes, le bâton est recommandé à la descente pour atténuer les chocs aux genoux dans les descentes abruptes, qui sont très mauvais à la longue.

- Sucre: Si la carence en sel peut se supporter plusieurs heures, la carence en énergie est plus rapidement problématique. En général, on emporte toujours des barres énergétiques, dont la fonction est d'être bourées d'énergie et légères.

- Habits chauds: Ne sont pas forcément nécessaires en fond de vallée, dans la journée, mais deviennent impératifs dès qu'on aborde un col, une crête, ou un sommet. De même ils sont impératifs au dessus de 1000 m dès la fin d'après midi.

Psychologie

- Abord de la randonnée par les enfants: Le fait de marcher une grande partie de la journée en regardant devant soi n'est pas une activité habituelle, surtout pour un enfant. Il y a un risque certain de dégouter l'enfant si certaines précautions ne sont pas prises. Mieux vaut aborder la randonnée progressivement, étape par étape, randonnées d'une demie-journée, puis d'une journée, puis enfin avec nuit en tente ou en refuge. En dehors de la saison, on peut aiguiser l'intérêt en décrivant les projets, ce que l'on va faire, et comment cela va se passer ("cet été, on ira tout seuls dans la montagne, on campera bien tranquilles près d'un petit lac dans une tente, on emportera un réchaud pour se faire cuire les pâtes et le riz, on pourra regarder les etoiles, ..."). Cela suscitera surement des questions de la part des enfants, auxquelles il faudra répondre. Notamment avec les plus petits, et pour les "grandes premières" il est important de parler du projet commun.

- Nombre de marcheurs: Pour les petits enfants de 5/6 ans, deux ou plusieurs adultes emmenant un seul enfant en randonnée n'est pas une bonne solution, car l'enfant déclare au bout de quelque temps qu'il a mal aux jambes, ce qui veut dire en fait qu'il s'ennuie. Il vaut mieux partir avec plusieurs enfants d'âge voisin qui se connaissent bien car il va y avoir un effet d'émulation plus ou moins inconscient. A partir de 7/8 ans et avec plusieurs jours de marche, la combinaison 1 adulte / 1 enfant est intéressante (notamment s'il y a fratrie), par la connivence qui se crée et qui ne s'exprime pas forcément dans la routine de l'année.

- Choix de l'itinéraire: Ne pas hésiter à choisir des étapes plutôt courtes, non pas en dénivelé total, mais en nombre d'heures de marche par jour. Il est toujours très facile d'occuper un trou d'une ou deux heures après la journée de marche. Pour les courses de plusieurs jours, ne pas hésiter à ce que les jours de départ et d'arrivée soient plutôt des demi-journées de marche. Cela permet une mise en train, et une fin de randonnée "cool". Les journées de 8 heures de marche ou plus devraient être réservées aux plus de 14 ans, ou rester exceptionnelles.

- Difficulté mal estimée: En cas de difficultée mal estimée, il ne faut pas persévérer, et il faut formaliser le renoncement et ses raisons. Le cas de crêtes trop aériennes pour les enfants est typique: souffle plus court ou progression anormalement lente signifient que l'enfant a peur, même si il n'ose pas le dire pour ne pas être responsable d'un demi-tour frustrant pour l'équipée. Il vaut mieux ne pas persévérer, car cela risque de dégouter l'enfant ou même de le traumatiser quelque peu. Bien rappeler qu'on est là que pour notre plaisir et que si on a peur cela ne sert à rien de continuer, qu'on pourra toujours revenir dans deux ans, et que maintenant on va retourner bien tranquillement dans la vallée, etc...

- Portage: Les enfants veulent souvent porter leur part, et c'est tant mieux. Répartir la charge en fonction de l'âge: adultes entrainés et costauds: jusqu'à 1/3 du poids corporel, autres adultes et grands ados jusqu'à 1/4 du poids corporel, grands enfants (10-14 ans) 1/5 du poids, et 1/6 du poids ou moins pour les plus petits de 8/9 ans. En dessous de 6/7 ans on évitera de faire porter du poids à l'enfant, à cause des problèmes de modification de l'équilibre, mal maîtrisés, notamment à la descente.